Hypnose médicale

Bref historique de l’hypnose

Le début de l'hypnose

L’hypnose est une pratique très ancienne puisqu’on retrouve des pratiques s’apparentant à l’hypnose sur des tablettes : Chez les Sumériens(-4000), et sur des bas reliefs et des papyrus égyptiens(-3000). Puis l’hypnose réapparaît avec Socrate (Vème siècle avant JC) avec le ‘terpnos logos” en Grèce en passant par les druides d’Europe, les sorciers d’Afrique, les chamans d’Australie et d’Amérique, on retrouve des coutumes de soins et des rituels qui utilisaient des mots pour guérir.

Magnétiseurs

Baquet

Plus proche de nous, en 1766, le Docteur F.A. MESMER, magnétiseur, a développé  le “magnétisme animal”. Selon cette théorie, il avait le pouvoir d’accumuler  l’énergie en circulation dans l’espace et de le diriger vers le corps de son patient à l'aide d’une baguette, de ses mains ou de son baquet.  Ce fluide pouvait être condensé et redistribué par le magnétiseur. La maladie était considérée comme un blocage de la circulation libre de ce fluide dans le corps et non plus comme la sentence de Dieu. La crise ou l’agitation spectaculaire des malades correspondait à la levée des blocages dans le corps et permettait le retour à une bonne santé.

A Paris, pour guérir le plus grand nombre de malades, MESMER met au point son fameux “baquet” autour duquel les patients, reliés au baquet par des tiges en métal,  s'attachent entre eux par des cordes pour laisser circuler le fameux “fluide animal”. Avec cette mise en scène, la musique de Mozart étant jouée par un orchestre de chambre, MESMER  déclenche  la circulation du fluide avec sa baguette , provoquant  dés crises d’hystérie  chez les participants, surtout des femmes.

Cette technique a été interdite en France en 1784 par deux commissions de savants nommées par Louis XVI qui ont  conclu à l’inexistence du fluide animal. MESMER a mis en évidence l’importance de l’imagination comme facteur de guérison et son usage en thérapie.

En 1784: Le marquis de PUYSEGUR  utilise le magnétisme animal pour ses villageois, en séances collectives autour d’un orme et pose comme base de la thérapie, “le désir de faire du bien”. En séance individuelle, il obtient un sommeil très particulier qu’il nomme” somnambulisme artificiel".Dans ce sommeil, le patient peut répondre à des questions, parler et même bouger. C’est une découverte importante pour l’hypnose moderne. Ce sont les prémices de la psychophysiologie.

L’abbé FARIA, ne croit pas à la théorie du fluide animal mais considère la relation patient-thérapeute comme condition nécessaire pour développer les facultés naturelles de son patient lors de séances individuelles. Il observe que ces dispositions naturelles se développent avec la répétition des séances, c’est donc un apprentissage, une éducation  et non un don particulier qui permet d’atteindre ce sommeil particulier.Il utilise le regard fixe et introduit la notion de suggestion forte : “dormez” ou” réveillez-vous” pour entrer ou sortir de la transe.Il décrit les premiers effets de l’anesthésie hypnotique et l’effet placebo.

En 1824: DELEUZE, énumère les règles, que l’on nommerait éthiques, pour codifier la pratique  du “magnétisme”: le sentiment de bienveillance à l’égard de son patient, l’absence d’expérimentation sur son patient et l’apprentissage des techniques par l’entourage du patient, reconnaissant l’inexistence d’un quelconque don ou pouvoir personnel du magnétiseur.

Hypnotisme

En 1843 James BRAID utilise la fixation oculaire d’un objet brillant près du visage pour entrer en transe.il publie un livre ou il utilise le terme “hypnotisme”.

En 1845 le chirurgien James ESDAILE , à Calcutta, utilise le sommeil magnétique pour opérer un malade d’une tumeur, il fera plus de 260 opérations sans douleurs et avec un taux très bas de mortalité pour l’époque (6 %).

Dr Charcot à la Salpétriére

A la Salpêtrière, le célèbre neurologue, le  Dr CHARCOT ,donne des représentations hebdomadaires avec ses malades dans un amphithéâtre utilisant le spectaculaire et oubliant le bien du patient.Selon le Dr CHARCOT , l’hypnose est une manifestation pathologique hystérique et doit être considérée comme une maladie ou comme un traitement. 

En 1889 a lieu le premier congrès international de l’hypnotisme avec l’école de Nancy, le Dr LIÉBEAULT et le Dr BERNHEIM: l’hypnose est une manifestation physiologique, un état exceptionnel mais normal du corps humain dans lequel la suggestion est un  facteur de la thérapie.

S.FREUD(1856-1939), médecin viennois,  pratique l’hypnose mais l’abandonne pour ouvrir la voie à la psychanalyse avec la découverte de l’inconscient.

P. JANET (1859-1947) fait de nombreuses recherches sur l’hypnose et met en évidence la dissociation de la conscience sous hypnose.

En URSS, PAVLOV(1849-1936) étudie les réflexes conditionnés et la neurophysiologie de l’hypnose .

E. COUÉ(1857-1926), pharmacien initié à l’hypnose par LIEBEAULT , met au point une méthode d'autosuggestion consciente :“Tous les jours,  à tous points de vue, je vais de mieux en mieux”.

J.H SCHULTZ(1884-1970) conçoit une technique, le training autogène ,permettant d’atteindre soi-même un état hypnotique.

Le Dr Milton ERICKSON (1901-1980)

psychiatre et psychologue Américain “est la personnalité la plus importante du monde de l’hypnose médicale”. Atteint de poliomyélite à l'âge de 17 ans, paralysé et sans conscience de son corps ni de ses membres, il  est cloué au lit, sans aucune perspective de pouvoir remarcher un jour.En observant ses jeunes frères et sœurs lors de leur apprentissage de la marche et en se remémorant les sensations éprouvées lorsqu’il pouvait encore marcher, il réussit en un an à marcher avec des béquilles et à reprendre ses études.Ne percevant que la couleur pourpre et distinguant mal les différentes tonalités, il développe un sens de l’observation très aiguisé..Pour M .ERICKSON, l’hypnose est un phénomène naturel à la portée de tous, une manière d’aider les patients à dépasser leurs limites , tout comme il a su le faire.L’important pour le thérapeute est d'observer, observer, observer encore…Il réaffirme la notion d’inconscient: “tout ce qui n’est pas conscient est inconscient.” M. ERICKSON, contrairement à FREUD,  à une vision positive de l’inconscient qui est un réservoir de ressources. La pathologie serait due en grande partie aux apprentissages négatifs et aux limitations acquises.Le conscient étant mis entre parenthèses, l'hypnose, par sa dynamique, permet à l’inconscient du sujet d’activer ses ressources personnelles insoupçonnées pour changer et évoluer vers sa guérison.Dans sa pratique de thérapeute, M. ERICKSON utilise un mode de communication indirect avec  les contes et les métaphores, véritables suggestions indirectes qui respectent les valeurs du patient tout en impliquant une adaptation personnelle.Le thérapeute devient un enseignant, un pédagogue qui permet au sujet d’utiliser les outils inconscients qu'il possède déjà, pour changer et évoluer vers la pleine santé.Le sujet est actif et travaille conjointement avec le thérapeute.

Dr Milton Erickson

Vers les années 1950, M. ERICKSON participe aux travaux de l’école de PALO ALTO et crée la psychothérapie familiale systémique : l’individu est en interaction avec les membres de la famille, il n’est pas un être isolé mais fait partie d’un tout.Il disparaît à l'âge de 78 ans après un apport considérable à la thérapie pendant 50 années.A Paris, en 1965 a lieu le 3ème congrès international d’hypnose.En France, L. CHERTOK (1911-1991), psychiatre, publie un livre sur l’hypnose en 1966 et réhabilite l’hypnose en insistant sur la relation médecin-patient et sur la suggestion: “croire, c’est voir”. L’hypnothérapeute se distingue par sa personnalité, sa capacité à entrer en relation avec son patient, son sens de l’humour, sa flexibilité, sa capacité d’adaptation, sa créativité et ses connaissances en plus de sa solide formation.Le dialogue, verbal et non verbal, a pour principal objectif d’amener le sujet à changer par lui-même car il en ressent le besoin :il est autonome et accepte ou non les suggestions faites par le thérapeute. L’hypnothérapeute parle le langage du patient, ses propositions peuvent sembler déroutantes et créer une certaine confusion qui amènent le patient à apprécier ses difficultés sous un angle différent: “changer de point de vue”.

Découvrez d'autres articles similaires

Commencez dès aujourd’hui

Envoyez moi un message et vous recevrez un lien pour prendre un rendez-vous de 15 minutes d'entretien vidéo gratuit sans engagement.
Merci votre message a bien été envoyé ! Je reviens vers vous le plus rapidement possible.
Oops! Something went wrong while submitting the form.